Le cannabis pousse-t-il en France ? Les usagers adultes de chanvre deviennent-ils tous dépendants ? L’usage de cannabis rend il stérile ou entraîne-t-il des comportements violents ? L’usage de chanvre mène-t-il à celui de l’héroïne ?
La plupart des fausses évidences ou des clichés erronés sur le cannabis sont nés peu avant la seconde guerre mondiale, par le biais de la campagne de propagande américaine savamment orchestrée par H Anslinger, chef du bureau fédéral des narcotiques des Etats-unis pendant plus de 30 ans (Voir notre page sur la propagande prohibitionniste). Cette campagne a fait le tour du monde, relayée en France par des scientifiques de renom peu scrupuleux, comme G. Nahas ou actuellement J. Costentin qui « sévit » encore de nos jours au sein des académies de médecine et de pharmacie.
Révisons ici les innombrables clichés et idées reçues sur le chanvre ou Cannabis sativa L.
Le chanvre, c’est différent du cannabis
FAUXLe cannabis est le terme latin pour désigner la plante de chanvre. Il n’existe qu’une seule espèce de chanvre que l’on peut distinguer en plusieurs sous espèces selon leur phénotype majeur « Indica », « Sativa » ou « Ruderalis ». Ces sous espèces peuvent potentiellement toutes disposer de propriétés psychoactives en fonction des niveaux établis par une teneur différente en cannabinoïdes.
Par convention, le nom scientifique « cannabis » est généralement utilisé pour désigner les variétés psychoactives non autorisées (>0,2% de THC) et le nom commun (chanvre) pour désigner les plantes issues de semences sélectionnées et hybridées pour limiter la production d’un « fort taux en THC ». Cette différence n’est donc pas justifiée sur un plan botanique et représente un abus de langage qui contribue probablement à mystifier cette plante.
Consultez notre page sur le chanvre industriel
dans notre portail Botanique & Transformation.
Le chanvre est totalement prohibé en France
FAUXContrairement à une idée largement répandue, le chanvre n’est pas une plante prohibée, mais placée sous contrôle. Cette plante est en effet classée dans une catégorie aux frontières très mal délimitées, appelée “stupéfiants”, catégorie placée sous contrôle de l’État qui a pour rôle d’en restreindre l’accès aux seuls usages médicaux ou scientifiques, conformément aux conventions internationales sur les stupéfiants.
La mise à disposition par des médecins et des pharmaciens de produits phytopharmaceutiques à base de cannabinoïdes est donc une obligation pour la France, au regard des conventions et des travaux scientifiques actuels.
En réalité, ce qui est pénalisé, c’est l’usage que font les individus de cette plante, mais la loi de 1970, qui amalgame tous les produits et tous les usages, ne reconnaît pas que cet usage puisse améliorer la santé de nombreux concitoyens malades, malgré le grand nombre d’études cliniques démontrant les bienfaits médicaux des cannabinoÏdes.
Consulter notre page réguler c’est protéger
dans notre portail Droit & Législation.
Le cannabis entraîne une dépendance rapide et irréversible
FAUXLa plupart des expérimentateurs arrêtent de consommer spontanément : 75 % ont arrêté de consommer à l’âge de 26 ans et 10 % des expérimentateurs en moyenne continueront à consommer à 40 ans . La dépendance au chanvre est rare, faible, lente et réversible. Elle concerne 5 à 10 % des usagers de chanvre selon les études. La dépendance au chanvre est nettement moins fréquente que celle au tabac, nettement moins intense que la dépendance à l’alcool, nettement moins fréquente et intense que celle des opiacés.
Ce risque augmente avec la fréquence d’usage, la précocité de l’usage quotidien (avant 25 ans) ou l’existence de troubles psychiatriques sous-jacents. Ce risque diminue en cas d’usage sans tabac, de structuration psychique équilibrée et d’environnement social favorable. La pénalisation de l’usage crée clairement un environnement défavorable propice au développement des addictions.
« Bien que les cannabinoïdes soient considérés par certains comme une drogue, leur potentiel de dépendance est considérablement plus faible que celui d’autres produits prescrits ou d’autres substances dont l’abus est néfaste ».
2011 National Cancer Institute des États -Unis
Consultez notre page sur effets, risque et dommages
dans notre portail Santé & Prévention
L’usage de cannabis mène à celui de l’héroïne
FAUXLa théorie de l’escalade vers l’héroïne est admise par près de 60% de la population française. Pourtant, cette théorie fumeuse, fondée sur une biologie fictive des appétences croisées, ne repose sur aucun fondement scientifique sérieux, contrairement à la théorie génétique de vulnérabilité à l’addiction. S’il est vrai que la plupart des usagers d’héroïne ont consommé préalablement de l’alcool, du tabac ou du chanvre, la très grande majorité de ces usagers ne consommeront jamais d’héroïne. En France, on recense près de 17 millions d’expérimentateurs de chanvre et 500 000 expérimentateurs d’héroïne en 2014, nombre stable durant ces dernières décennies, alors que l’usage de chanvre a triplé dans le même temps.
A l’opposé des idées reçues, les études scientifiques actuelles tendent plutôt à démontrer que l’usage de chanvre pourrait être un facteur facilitant le sevrage et le maintien de l’abstinence de plusieurs substances addictives, comme l’alcool, la cocaïne ou les opiacés. Les usagers rapportent en effet un sevrage mieux toléré, plus rapide et plus durable en ayant recours à l’usage du chanvre.
Consulter notre page réguler c’est protéger
dans notre portail Droit & Législation
La légalisation du cannabis incitera à sa consommation
FAUXAucune évaluation scientifique n’a pu mettre en évidence une influence directe des lois sur les niveaux de consommation. L’interdit ne dissuade pas les jeunes de consommer et ne limite pas l’accès au produit qui reste disponible partout en France. Il professionnalise le trafic sans le résorber. Les actuels trafiquants seraient-ils plus responsables que l’état pour encadrer le marché?
En revanche, les lois influent sur les politiques de santé publique. Certains travaux étayés démontrent que la pénalisation de l’usage est un frein puissant au développement d’une politique de santé publique pragmatique et cohérente : d’une part, l’interdit est totalement inefficace pour protéger la jeunesse et d’autre part, il décharge totalement les adultes et les acteurs éducatifs de leur mission de prévention et d’éducation à l’usage à moindre risque, que cela soit les parents, les professionnels de santé ou les médias. Les niveaux d’usage de cannabis au Portugal ou aux Pays Bas sont bien inférieurs à ceux de la France et la prévalence de l’usage de l’alcool a été globalement divisée par 2 depuis 50 ans dans notre pays. Le point commun? Des politiques de santé publiques adaptées, dans un contexte légal respectueux des usagers.
Consulter notre page réguler c’est protéger
dans notre portail Droit & Législation
Le cannabis ne pousse pas en France
FAUXLa France est le deuxième pays producteur de chanvre après la Chine avec près de 15.000 hectares de surfaces cultivées de chanvre « agricole » et une production de chanvre psychoactif « illégale » est estimée par nos calculs à près de 100 tonnes par an. La plante de cannabis, ubiquitaire, peut s’accommoder à une très large variété de climats, des cercles polaires à l’équateur.
Le chanvre était traditionnellement cultivé pour fabriquer des toiles, des draps et des voiles de bateaux, ainsi que pour ses graines à visée alimentaire. Cette industrie florissante jusqu’au 18ème siècle décline dès le 19ème siècle face à la concurrence des manufactures industrielles (coton, nylon) et à la disparition de la marine à voile. Sa culture, de 176 000 hectares en 1840, passe à 37 000 hectares en 1900 et 700 hectares en 1960. Actuellement, on assiste à un renouveau de la culture de chanvre, notamment pour ses fibres utilisées en construction ainsi que pour faire du papier ou des textiles. Le chanvre peut également devenir une véritable alternative à l’utilisation des hydrocarbures pour faire des bioplastiques.
Consultez notre page sur le cannabis industriel
de notre portail Botanique & Transformation
Le chanvre a des vertus médicinales
VRAILes fleurs et les feuilles de chanvre femelles contiennent de nombreux principes actifs. La recherche sur les cannabinoïdes a connu un véritable essor suite à la découverte du système endocannabinoïde, impliqué dans plus de 50 pathologies, de la Sclérose en plaque à la maladie de Crohn, en passant par le glaucome, l’épilepsie, le diabète ou même les troubles psychiques tels l’autisme, la maladie d’Alzheimer, la schizophrénie ou les conduites addictives.
En Allemagne, les fleurs de chanvre seront délivrées par toutes les pharmacies en 2020. En France, seul le Marinol (THC pur) est disponible sous Autorisation Temporaire d’Utilisation depuis 1999 malgré l’obtention de l’AMM le 10 janvier 2014 pour le Sativex (THC+CBD), médicament à base de chanvre qui est toujours indisponible pour les patients.
Consultez notre page sur le chanvre en médecine
dans notre portail Santé & Prévention
Consommer du cannabis fait baisser le QI
FAUX“Les adolescents qui consomment du cannabis de manière régulière perdent jusqu’à huit points de QI.” – Ruth Marcus, chroniqueuse au Washington Post, 27 juillet 2014.
La source de cette idée très répandue est une étude longitudinale de 2012 de Madeleine Meier, psychologue à la Duke University en Caroline du Nord. Toutefois, une analyse des données utilisées par Meier, publiée ultérieurement dans la même revue (le PNAS), conteste tout lien direct entre l’usage de cannabis et une baisse du QI. Cet examen des données soutient que l’équipe de Madeleine Meier avait omis d’effectuer un contrôle adéquat des paramètres annexes, tels le statut socio-économique des personnes étudiées. L’auteur conclut qu’en tenant compte de ces paramètres, l’effet réel constaté sur le cerveau serait proche de zéro.
Des études longitudinales plus récentes ont à nouveau exclu l’idée que le cannabis impacterait négativement le QI. Une étude anglaise de 2016 publiée dans le Journal of Psychopharmacology a évalué une cohorte de 2,235 adolescent-e-s usagers réguliers et non-usagers de cannabis. Les auteurs ont conclu que “l’idée d’un lien de causalité entre le seul usage de cannabis et un QI plus faible ou de mauvais résultats scolaires n’était pas établi”.
Des chercheurs des universités de Californie et du Minnesota ont évalué l’association entre l’usage de cannabis et la baisse des performances intellectuelles en examinant deux cohortes longitudinales de jumeaux adolescents. L’intellect des participants fut évalué aux âges de 9-12 ans, avant leur usage éventuel de cannabis, puis de nouveau entre 17 et 20 ans. Les chercheurs n’ont constaté aucune relation dose-effet entre l’usage de cannabis et une baisse de QI. Il n’ont également trouvé aucune différence significative entre des sujets consommateurs de cannabis et leur jumeau abstinent, concluant que les déficits observés chez certains usagers de cannabis étaient attribuables à des facteurs confondants influençant à la fois l’attirance vers le cannabis et le quotient intellectuel et non à une neurotoxicité présupposée du cannabis.
Consultez notre page sur effets, risques et dommages
dans notre portail Santé & Prévention
La consommation de chanvre augmente car les lois ne sont pas appliquées et les autorités trop laxistes
FAUXLa réponse pénale est systématique depuis un décret de février 2012. Le nombre de personnes interpellées pour infraction à la législation sur les stupéfiants (ILS) a été multiplié par 50 depuis 1970 pour atteindre 200.000 interpellations/an.
La pénalisation de l’usage représente un frein aux politiques de santé publique et contribue à l’explosion des consommations, observée depuis 50 ans, dans une société de plus en plus addictogène. Le niveau d’usage dans la population ne peut diminuer qu’avec des politiques de santé publique pragmatiques, cohérentes et respectueuses des usagers, comme au Portugal ou aux pays Bas qui montrent des niveaux de prévalence de l’usage deux fois plus faibles.
Consultez notre page sur la législation française
dans notre portail Droit & Législation
L’usage de cannabis entraîne la schizophrénie
FAUXIl existe un lien incontestable entre usage de cannabis et troubles psychiatriques, sur le plan clinique comme sur le plan neurobiologique, mais l’imputabilité du cannabis, au demeurant faible, dans la genèse de ces troubles, ne peut être affirmée, contrairement à ce que laissent entendre de nombreuses sources. L’absence de lien de causalité directe entre la consommation de cannabis et l’apparition de pathologies a été démontrée dans des études à la fois anciennes et récentes, aboutissant à la conclusion partagée que l’usage de ce produit n’est clairement une cause, ni nécessaire, ni suffisante, pour le développement de cette psychose, car tous les adultes souffrant d’une schizophrénie n’ont pas consommé de cannabis à l’adolescence et la très grande majorité des consommateurs de cannabis à l’adolescence ne développent pas une schizophrénie à l’âge adulte. L’usage quotidien ou précoce de cannabis pourrait précipiter ou induire la survenue de pathologies psychotiques dans un nombre de cas limités, chez des sujets prédisposés par un ensemble de facteurs de risques cumulés, notamment les carences affectives et les traumatismes psychologiques subis durant l’enfance. Cependant, il n’existe actuellement pas de preuves évidentes d’un tel phénomène au regard du principe de cohérence qui se traduit par une stabilité des cas de schizophrénie à travers les époques et les pays, alors que la la consommation de cannabis a triplé durant les dernières décennies. Ces éléments accréditent davantage l’hypothèse d’une vulnérabilité commune, se traduisant par une antériorité fréquente des troubles psychiatriques par rapport à l’usage.
Les bénéfices médicaux secondaires à l’usage du chanvre, notamment sur les symptômes déficitaires ne peuvent être écartés pour expliquer le lien entre chanvre et schizophrénie. Les variétés riches en CBD et pauvres en THC pourraient améliorer le syndrome dissociatif et lutter efficacement contre les symptômes productifs. En effet, une étude clinique récente a mis en évidence une efficacité du CBD équivalente à celle d’un neuroleptique de dernière génération dans la schizophrénie, avec une fréquence d’effets indésirables bien moindre.
Consultez notre page cannabis en médecine
dans notre portail Santé & Prévention
Le cannabis est ancré dans notre culture
VRAILe cannabis était une plante très importante dans l’économie de la France rurale à l’ère pré-industrielle, sa culture était largement répandue, comme en témoignent des toponymes, tel la Canebière à Marseille (entrepôt de chanvre pour la fabrication des voiles) et de nombreux blasons de villes françaises ou des noms de rue (Chenevière, rue du Rouissage, rue de la Chanvrière…). C’est seulement après la 2ème Guerre Mondiale que la paysannerie l’a abandonné, et que les usages thérapeutiques ont disparu de la pharmacopée. Cependant aujourd’hui en Europe, la France demeure -en surface de culture- le premier producteur de chanvre pour ses fibres et ses graines.
De Rabelais et son « Pantagruélion« , Baudelaire et ses « Paradis artificiels« , Apollinaire et son « Haschisch« , une bonne partie des grands noms de la littérature française d’hier, comme d’aujourd’hui, n’est pas étrangère à l’usage de cette plante pour ses propriétés psychoactives.
Consultez notre page Historique médical
dans notre portail Culture & tradition
Si on légalise les quartiers sensibles vont exploser
FAUXLa situation ne peut être pire. Actuellement de nombreux quartiers sensibles sont décrits comme des zones de non droit, résultant de l’application de la loi de 1970 dans un contexte de généralisation de l’usage des produits stupéfiants, et en particulier du cannabis. Ce dernier représente plus de la moitié du marché des stupéfiants (et 80% des produits en circulation). « La guerre aux drogues augmente sensiblement le niveau de violence dans les quartiers » (voir loi dommageable). Depuis le début de l’année 2016, le trafic de cannabis à Marseille a déjà coûté la vie de 32 personnes, en majorité de moins de 30 ans.
La régulation des filières cannabicoles pourrait s’accompagner d’une politique de santé publique et de justice sociale, comme en Californie: d’une part les taxes du cannabis contribueront à participer au budget dédié aux écoles, aux infrastructures, à l’encadrement de projets sociaux et aux services dans ces quartiers défavorisés; d’autre part les personnes condamnées pour usage ou revente sans violence pourront être embauchées dans l’économie verte, notamment via la mise en place de serres municipales.
Consulter notre page réguler c’est protéger
dans notre portail Droit & Législation
L’usage de chanvre entraîne un syndrome amotivationnel
FAUXAfin de coller à la nouvelle propagande américaine suite au départ de Anslinger, le « syndrome amotivationnel » fut subitement l’objet de diverses études à partir de 1968. Ces études, décrivant ce syndrome comme un ensemble incluant l’introversion, la passivité et le manque de réussite, présentaient des biais de sélection évidents (recrutement en population psychiatrique essentiellement). Les études postérieures, réalisées sur plusieurs populations représentatives d’étudiants aux USA, ont globalement échoué à démontrer une perte de la motivation chez les usagers réguliers de cannabis.
Alors que le « couch lock » (cloué au canapé) soit fréquent suite à une consommation trop importante de cannabis, son usage en quantité plus adaptée peut favoriser la créativité. Le simple fait que le pourcentage d’usagers parmi les étudiants en médecine et en droit soit plus fréquent que la moyenne est un argument majeur contre l’assertion voulant que l’usage de cannabis nuise à la motivation et à la réussite. Des résultats interculturels démontrent également qu’il n’y a aucun syndrome amotivationnel parmi les consommateurs réguliers de cannabis au Costa Rica, en Jamaïque, ou en Grèce. En Jamaïque, le cannabis est plutôt considéré comme un énergisant – les travailleurs prenant des « pauses ganja » comme les travailleurs américains prendraient des « pauses café »
Consultez notre page sur effets, risques et dommages
dans notre portail Santé & Prévention
Le cannabis au volant, c’est aussi dangereux que l’alcool.
FAUXSelon l’OMS, l’usage récent de cannabis serait associé à une altération significative de la capacité de conduite automobile, surtout chez les consommateurs occasionnels. Toutefois, on observe parallèlement chez ces usagers une conduite plus prudente objectivée par une baisse de la vitesse et une augmentation des distances de sécurité. De nombreux facteurs humains influencent la survenue des accidents de la circulation: les principaux sont l’usage d’alcool, la vitesse excessive, la fatigue et la distraction. L’usage d’alcool en association avec le cannabis multiplie grandement les risques.
Bien que cela soit particulièrement contre-intuitif, même au sein de la communauté d’usagers, il n’y a aucun lien de causalité évident entre la présence de THC dans le sang (sans alcool associé) et la majoration du risque d’accident mortel, notamment car le sur-risque observé de 1,8 contre 8,5 pour l’alcool -toute concentration confondue- est trop faible pour permettre de trancher. A titre de repère, le seuil légal autorisé pour l’alcool (0,5 gr/l) entraîne un sur-risque de 2,5.
consulter notre page Cannabis et conduite
dans notre portail Droit & Législation
La fumée du cannabis est bien plus toxique que celle du tabac
FAUXIl est couramment admis que la fumée de chanvre dégagerait cinq fois plus de monoxyde de carbone que celle du tabac. Si cette affirmation est vraie pour l’usage de la chicha, cela n’a jamais été observé en revanche pour les cigarettes de chanvre. Des chercheurs canadiens ont étudié en 2008 la composition chimique des fumées primaires du cannabis et du tabac et concluent à l’absence de différence fondamentale dans la composition des fumées. Au vu de ces éléments, le risque de cancer en fumant le cannabis devrait logiquement être similaire à celui du tabac sur le plan respiratoire et cardiovasculaire.
Par rapport au tabac, il est possible que les principes actifs du cannabis limitent légèrement la survenue de tels événements et apportent certains bénéfices sur le plan fonctionnel: une étude récente a démontré par exemple que la relation entre la dose de cannabis fumée et les troubles ventilatoires n’était pas linéaire comme pour le tabac: à dose faible (3 usages par mois), il existe probablement un effet protecteur des principes actifs du cannabis sur les fonctions pulmonaires, à côté d’effets délétères qui prennent le dessus dès une certaine dose cumulée.
Consultez notre page sur effets, risques et dommages
dans notre portail Santé & Prévention
Le cannabis n’est pas neurotoxique
VRAIL’usage de cannabis n’entraîne pas de neurotoxicité, tel qu’on peut le définir par des critères neuroanatomiques, neurochimiques et comportementaux, contrairement à l’alcool. Les phyto-cannabinoïdes miment l’action des endocannabinoïdes, comme les opiacés pour les endorphines: cette constatation est en soi suffisante pour penser que le THC n’est pas neurotoxique. En revanche, chez les adolescents, l’usage quotidien de chanvre perturbe la maturation neuronale et pourrait entraîner une diminution légère du QI à l’âge adulte, justifiant des mesures de protection pour les mineurs. Ces dommages sont cependant inférieurs à ceux observés chez les adolescents qui s’adonnent régulièrement à des alcoolisations massives.
L’apport des nouvelles techniques de biologie moléculaire permettent d’évaluer de façon plus fine les régulations de gènes induites par le cannabis et ont mis en évidence un rôle neuroprotecteur de la stimulation des récepteurs endocannabinoïdes. Le gouvernement des USA enregistrait déjà en 1999 une patente sur « l’utilisation des cannabinoïdes en tant que neuroprotecteurs et anti-oxydants« .
Consultez notre page sur effets, risques et dommages
dans notre portail Santé & Prévention
La consommation de chanvre chez soi est illégale en France
VRAID’après la loi de 1970, l’usage privé de chanvre est puni en France d’un an de prison et de 3 750€ d’amende et jusqu’à 5 ans de prison et 75 000€ d’amende si l’infraction est commise par une personne dépositaire de l’autorité publique ou ayant une mission de service public.
Pourtant selon un sondage de 2015, 60% des jeunes français de 17 ans pensent que l’usage de chanvre est légal. La généralisation de l’usage chez les adultes, qui doivent montrer l’exemple, et l’avènement d’internet où sont échangés des millions de photos et vidéos de plantes, produits dérivés et pratiques d’usages jusqu’ici méconnues, n’aide pas nos adolescents à construire leurs repères. Légaliser l’usage chez les adultes, c’est remettre du sens à l’interdit pour protéger notre jeunesse.
Consultez notre page sur les régulations internationales
dans notre portail Droit & Législation
L’usage de chanvre rend violent
FAUXAu contraire de la consommation d’alcool, l’usage de cannabis tend à développer une attitude plus calme, un comportement plus pacifique et moins enclin à l’agressivité, comme cela a pu être largement observé par exemple durant la guerre du Vietnam. Les études récentes confirment l’absence de comportements hétéro-agressifs sous l’emprise du cannabis et l’étendent également à la période de sevrage, excepté en cas d’antécédents personnels de violence. Enfin, il est possible que l’usage de chanvre puisse baisser sensiblement le niveau de testostérone et par la même le niveau d’agressivité (phénomène résolutif en 24 heures) mais les études apportent des résultats contradictoires à cet égard.
« Les études tant rétrospectives qu’expérimentales sur le comportement humain ont échoué à mettre en évidence que le cannabis conduisait à une augmentation de l’agressivité. La plupart de ces études suggèrent l’effet contraire. Le cannabis semble avoir un effet sédatif et il réduit d’une façon sensible l’irritabilité et la probabilité de comportement agressif envers autrui ».
Marijuana and Health, académie nationale américaine des sciences,1982
Consultez notre page sur effets, risques et dommages
dans notre portail Santé & Prévention