Photo Femme avec Vape Pen

Le « pétard », un mode de consommation à éviter

Lorsque l’on fume le chanvre dans une feuille à rouler ou dans une pipe, il se produit une combustion de la matière végétale (ou pyrolyse). La température de la braise varie alors entre 400 et 600°C, ce qui dégage de nombreux produits toxiques et détruit près de la moitié des principes actifs de la plante par pyrolyse. Le fait de consommer le chanvre en cigarettes offre donc un faible rendement en principes actifs et expose à un large cocktail de produits nocifs hautement toxiques. La fumée inhalée à travers une cigarette n’extrait que 23% du THC en moyenne et la fumée inhalée est constituée de 88% de produits toxiques et seulement 12% de principes actifs.

Les goudrons, les métaux lourds, le monoxyde de carbone (Co2), le benzène, le toluène, le naphtalène, les particules et les hydrocarbures polyaromatiques issus de la combustion et de la pyrolyse sont responsables de maladies cardiovasculaires et respiratoires et de différents cancers. À l’inverse, les principes actifs de la plante (phytocannabinoïdes et terpènes) sont des molécules qui peuvent être bénéfiques pour la santé dans certaines conditions au vu de leurs propriétés médicinales. 

La vaporisation, le mode de consommation le plus sain et le plus sûr

La vaporisation peut être utilisée pour de nombreuses plantes médicinales (en inhalation ou en aromathérapie). Attention, ne pas vaporiser des plantes dont vous ne connaissez pas les effets, certaines peuvent être toxiques. Dans tous les cas, il est préférable d’en parler à un médecin.

« Comme pour le tabac, les goudrons issus de la combustion du chanvre sont riches en composés cancérogènes […]. Cependant, les cannabinoïdes eux-mêmes ne sont pas cancérogènes. Une manière évidente de protéger la santé des fumeurs est donc de réduire au minimum la teneur en substances toxiques relatives à la fumée, sans diminuer la teneur en cannabinoïdes. »

1996 Dale Gieringer, coordinateur de NORML California 

Le principe de la vaporisation

Volcano Digital

Le volcano, premier appareil homologué pour l’usage médical

La vaporisation est un processus de chauffage doux de tout type de végétaux permettant de libérer leurs principes actifs sous forme de vapeur. Les vaporisateurs utilisent soit de l’air chaud (on parle de convection), soit une surface chaude (on parle alors de conduction) ou une combinaison des deux. La convection serait préférable car elle permet un meilleur contrôle de la température, un chauffage plus uniforme, et un meilleurs goût. Mais certains préférerons la conduction car ça chauffe plus vite, c’est souvent plus facile à miniaturiser et ça coûte souvent moins cher, par contre il y a un plus grand risque de combustion.

Bien que la vaporisation et la combustion utilisent la chaleur pour libérer les principes actifs des herbes, les différences majeures sont la température utilisée et les sous-produits résultants de chaque méthode.

Lorsqu’il est vaporisé, le végétal reste en dessous de son point de combustion (environ 230°C). Selon la température choisie, les composés actifs souhaités sont libérés, tandis que les sous-produits de combustion nocifs sont quasiment réduits à néant. L’absence de pyrolyse de la cellulose végétale permet donc de réduire drastiquement les émissions toxiques.

A l’inverse de ce que l’on pourrait penser plus un végétal sera sec mieux il se vaporisera. Ce sont les principes actifs qui se vaporisent, pas l’eau contenue dans la plante. Plus un végétal contient d’huiles essentielles, plus la vapeur qu’il produira sera dense mais l’effet et le goût sont les meilleurs indices de l’extraction. Ce n’est pas parce qu’on ne distingue pas ou peu de vapeur « visible » que les principes actifs ne sont pas extraits.

 Lors de l’usage, il est conseillé d’inhaler lentement et régulièrement la vapeur pendant quelques secondes. Il est aussi conseillé de n’inspirer que jusqu’ à la moitié de votre capacité pulmonaire, puis de garder la vapeur quelques secondes dans ses poumons avant de l’expirer lentement.

Attention, si la vapeur se dégage de manière très intense ( lorsque l’appareil est réglé sur une température trop haute par exemple ), la forte concentration de parfums, d’arômes, et de principes actifs peut entrainer une irritations des voies respiratoires.

Dépouillés de nombreux sous-produits de la combustion, les utilisateurs rapportent souvent un goût plus raffiné et plus pur. En outre, les vapeurs sont nettement moins irritantes que la fumée. De nombreux « vaporistes » utilisant du chanvre rapportent un effet « plus propre », « moins lourd », souvent vidé de l’expérience « couch-lock » (scotché au canapé) et de sa léthargie relative.

Vaporisation Volcano

Vaporisation par ballon

Alors que la combustion transforme la matière en une cendre noire de type suie, la vaporisation ne brûle pas le produit, ce qui maintient l’intégrité structurale du végétal. Les restes vaporisés sont couramment appelés zaptar ou ABV (Already Been Vaped). La couleur plus ou moins foncée de l’ABV peut être un indicateur pour vérifier si il y a eu combustion après usage. Certains patients récupèrent l’ABV pour le cuisiner ou en faire des teintures, afin d’en extraire les derniers composés actifs. 

Autres point important, beaucoup d’utilisateurs signalent qu’ils utilisent moins de matière lors de la vaporisation par comparaison à la combustion. En outre, la possibilité de réutiliser et de recycler l’ABV permet à un utilisateur d’obtenir des utilisations multiples à partir d’un même produit.

Il est donc actuellement possible de consommer du chanvre sans véritables risques à long terme, que cela soit pour les usages adultes ou les usages médicaux. Ce mode d’administration est économique, en plus d’être beaucoup moins risqué.

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Les avantages indiscutables de la vaporisation

  • Réduction de plus de 95% des toxiques : par rapport à la combustion, pas de complications à long terme ni de sensation de lourdeur, d’oppression ou de fatigue après avoir consommé
  • Goût net et limpide : toutes les qualités organoleptiques et les terpènes de la plante vaporisée sont mises en valeur, sans être souillées par la combustion
  • Choix des effets / gestion de la psycho-activité : les cannabinoïdes ayant des effets variés et multiples, le choix de la température de chauffe permet de mieux cibler ceux que l’on cherche à obtenir
  • Économie de matière végétale : grâce à une meilleure biodisponibilité des principes actifs – ceux-ci n’étant pas détruits par pyrolyse – jusqu’à 80% des principes actifs sont absorbés par vaporisation contre seulement 20 % par combustion
  • Rapidité d’action : permettant un titrage facile de la posologie souhaitée ainsi qu’un effet quasi-instantané
  • Discrétion : les odeurs ne restent plus
  • Plus propre : pas de combustion, pas de fumée, pas de cendres …
  • Facilite l’arrêt du tabac : grâce aux vertus anti-craving du Cannabidiol (CBD).

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Aromathérapie & température de vaporisation des principes actifs

 

Cannabinoïdes (voir principes actifs) Terpènes
THC (TétraHydroCannabinol) : 156°C Delta-3-Carene : 168°C : anti-inflammatoire.
CBD (Cannabidiol) : 170°C p-Cymène : 177°C  : inhibiteur de la douleur, antibiotique, anticancéreux.
CBN (Cannabinol) : 185 °C Terpinéol-4-ol : 209°C : inhibiteur de la douleur, antibiotique.

CBC (cannabichromene) : 220°C 

Bornéol : 210°C : antibiotique.
THCV (TétraHydroCannabivarin) : <220°C Alpha-Terpinéol : 217°C : inhibiteur de la douleur, antibiotique, sédatif, antioxydant, antipaludique.

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Principes actifs d’autres plantes :
Clou de girofle : 123º C : antiseptique Lavande : 130ºC : calmant, anti-migraineux, stimulant, antiseptique.
Eucalyptus : 130º C : antiseptique des bronches, digestif, apéritif. Menthe verte : 140°C : stimulant de l’appareil digestif, tonique, excitant, antispasmodique, analgésique.
Tabac : 140°C : DANGEREUX, tonique, reposant. Houblon : 160ºC : tonique et stimulant de la digestion, diurétique.
Verveine : 170°C : apéritive, digestive. Romarin : 170°C : stimulant et tonique du système sanguin, antioxydant.
Aloe vera : 183ºC : tonique a petite dose ou purgatif à haute dose, préconisé contre la constipation. Thym : 190ºC : tonique et antispasmodique des voies digestives.
Camomille : 190º C : apéritive et digestive. Sauge : 190ºC : tonique des voies digestives et du système nerveux.

 


Choisir son vaporisateur

Malgré ce que vous pourriez avoir entendu, il n’y a pas de « meilleur » vaporisateur. Quelle est la meilleure voiture ou le meilleur fruit ? C’est une question d’utilisations, de goûts et de préférences personnelles. Heureusement, il existe une grande variété de vaporisateurs sur ce marché en plein essor.

Un vaporisateur peut être coûteux en fonction des matériaux utilisés dans sa fabrication et de la technique employée (type d’élément chauffant, système de contrôle de température, etc… ). Un bon vaporisateur ne doit pas forcément être cher, et un vaporisateur onéreux n’est pas nécessairement le meilleur.

Pour ne pas se tromper, il faut d’abord cerner l’utilisation que l’on compte en faire, ceci vous orientera alors plus facilement vers une catégorie d’appareils ou une autre.

Lorsque vous envisagez l’achat d’un vaporisateur, vous pouvez vous poser les questions suivantes :

  • Combien de personnes vont l’utiliser?  Petits groupes, ou seulement de 1 à 2 personnes?
  • Méthodes d’inhalation : Voulez-vous utiliser un ballon ou un embout / voulez-vous inhaler directement ou préférez-vous que l’appareil remplisse un récipient de vapeur?
  • Énergie et mode d’utilisation : Doit il pouvoir être autonome pour aller se balader, ou va_t il plutôt rester branché à la maison ?
  • Fréquence d’utilisation : Quotidienne ou ponctuelle ?
  • Matériaux : Végétaux ? Concentrés ? Les deux ?
  • Aspect de l’unité : Avez-vous besoin d’un objet discret, ou de bruit minimal ?
  • Coût : Combien êtes-vous prêt à dépenser ?

Volcano

Le système de chauffe peut être réglable sur la plupart des modèles qui offrent alors une gamme plus ou moins étendue de températures, permettant de choisir quels principes actifs du chanvre vaporiser ou la vaporisation d’autres plantes. L’idéal est un réglage précis de la température au degré prés qui n’excède pas 230°C.

L’énergie nécessaire est généralement fournie par le secteur ou par des batteries. L’autonomie des modèles portatifs peut varier de 30 minutes à 3 heures. Mais certains vaporisateurs ne possèdent pas de système de chauffe automatique. Ils fonctionnent à l’aide d’un briquet ( Eagle-Bill, Vaponic, Dynavap, Vaporgenie, … ), ce qui constitue un moyen d’initiation bon marché à la vaporisation et une alternative lorsque les batteries sont vides. Cependant, ces vaporisateurs que l’on chauffe avec une source de chaleur externe, utilisent la conduction de chaleur et demandent une certaine prise en main afin de pouvoir les exploiter au mieux. On appelle cela, la courbe d’apprentissage. En effet, ces outils n’ont généralement pas de contrôle sur la température et il n’est pas rare de trop chauffer et d’atteindre alors accidentellement la combustion/pyrolyse. Le non contrôle de la température rend compliqué l’extraction de principes actifs des différentes plantes utilisés en phytothérapie.

Les modèles à inspiration indirecte permettent de refroidir la vapeur, qui est alors moins irritante, par divers procédés (passage dans l’eau, conduits spiralés, ballon d’inhalation). De plus, ils offrent une température de vaporisation plus stable liée à l’absence de mouvement de l’air lié à l’inhalation.

On trouve 2 familles de vaporisateurs en fonction de l’utilisation :

  • les vaporisateurs de salon :  Volcano, Sublimator, SSV, VapexHale, Arizer Exteme Q, Plenty, miniNail Ellectric, Herbalaire, …
  • les vaporisateurs portables : Arizer-Air, Dr-dabber, VaporGénie, Mighty/Crafty, MagicFlyBox, LINX Hypnos, Boundless, Vaponic,  …

Si vous souhaitez vaporiser de la résine, sachez que sa température de vaporisation est légèrement plus élevée et que la durée de chauffe est plus longue.

En ce qui concerne l’utilisation des huiles et des concentrés, il existe des outils exclusivement conçus à cet effet ( Dr Dabber, Dabstar,…) ou qui proposent un système mixte ( PinaclePro, Haze dual,…). Il existe également des systèmes de chauffe très précis qui s’utilisent généralement sur des filtres à eau.

Les autres critères de choix sont la taille du foyer permettant de vaporiser de 0.1 à 2 grammes selon les modèles, la facilité d’utilisation, la facilité d’entretien ou encore la durée de la garantie (1, 2 ou 3 ans ou garantie à vie).

Vous trouverez sur internet de nombreuses vidéos qui présentent et comparent les vaporisateurs pour peut être vous permettre de faire votre choix.

ATTENTION AUX CONTREFAÇONS

Méfiez vous des sites de vente en ligne qui proposent des prix bien plus bas que celui du fabricant. Renseignez vous, il existe de nombreux sites d’utilisateurs qui dénoncent ces pratiques et qui peuvent vous aider à reconnaitre le vrai d’un faux. Il est dangereux pour la santé d’utiliser ces copies : elles ne répondent pas aux normes et les matériaux utilisés sont souvent de mauvaise qualité.

Entretenir son vaporisateur

Il est nécessaire de nettoyer régulièrement son vaporisateur pour des questions d’hygiène et pour retrouver un goût neutre entre différents végétaux. Selon les utilisateurs, la vapeur qui s’est condensée sur les parois en verres ou dans l’unité de refroidissement de votre vaporisateur contient de nombreux principes actifs qu’il peut être intéressant de recycler. 

Filtrer avec de l’eau

De nombreux adeptes de la vaporisation enrichissent leur expérience en ajoutant un « bubbler » (filtre à eau) à leur vaporisateur pour des raisons de confort (vapeur moins chaude, moins sèche,…). Selon les utilisateurs, le filtrage de la vapeur à travers l’eau permet de retenir les « particules solides » qui pourraient être gênantes dans les voies respiratoires.

 

Références bibliographiques : 

  • Tashkin D.P. : Respiratory risks from marijuana smoking. Grotenhermen F, Russo E, eds. Cannabis and cannabinoids. Pharmacology, toxicology, and therapeutic potential. Binghamton NY : Haworth Press, 2001, in press.
  • Grotenhermen F. : Cannabis en médecine
  • Grotenhermen F. : Harm reduction associated with inhalation and oral administration of cannabis and THC. Journal of Cannabis Therapeutics 2001, in press.
  • Marijuana and Health USA National academy of science 1982
  • https://vaporpedia.com/wiki/Main_Page
  • https://www.vapormed.com/shop_eu/fr/etudes/