Petit rappel sur la campagne « Support. Don’t Punish »

Initiée en 2013 par l’International Drugs Policy Consortium (IDPC),  la campagne mondiale SUPPORT. DON’T PUNISH cherche à sensibiliser l’opinion publique sur les dommages causés par les politiques des drogues à travers le monde entier et sur les alternatives mettant l’accent sur la santé et le respect des droits de l’Homme

« Les risques accrus auxquels sont confrontés les usagers de drogues ne peuvent plus être ignorés. Il est temps de mettre de côté les idéologies et les démarches politiciennes préjudiciables à l’intérêt public. Il est désormais nécessaire de mettre l’accent sur la santé et le bien-être des usagers de drogues, de leurs familles et de leur entourage. » 

Les politiques actuelles représentent un frein à la prévention, à la réduction des risques et aux soins en addictologie.

Quels objectifs ?

  • Sensibiliser sur le besoin d’accroître le financement et sur l’importance des services d’information et de santé essentiels au « soutien » et à l’« accompagnement » des consommateurs de drogues (SUPPORT) 
  • Sensibiliser sur la nécessité de mettre fin à la criminalisation des usagers (DON’T PUNISH) 
  • Promouvoir une politique qui assure le respect des droits humains et la santé des usagers de drogues 

Comment participer ?

Campagne #SupportDontPunishCette campagne permanente, qui atteint son apogée chaque 26 juin, consiste au minimum à participer à l’action numérique, c’est à dire se prendre en photo avec son smartphone en affichant le logo Support Don’t Punish, puis à le relayer sur vos réseaux sociaux avec le hasthag #SupportDontPunish

Grace au tissu associatif qui s’implique dans cette campagne, des événements voient le jour autour du 26 juin un peu partout en France comme dans le reste du monde (conférences, débats, villages Support. Don’t Punish, action symbolique, rassemblement festif…)

 

Pourquoi le 26 juin?

Le 26 juin est la journée internationale contre l’abus et le trafic de drogues organisée par l’ONU (un.org/fr/events/drugabuseday), au cours de laquelle de nombreux pays célèbrent leur participation à la « guerre contre les drogues », en organisant même parfois des exécutions publiques de personnes emprisonnées du fait des des politiques de prohibition des drogues.

Le 26 juin est aussi la journée internationale de soutien aux victimes de la torture (un.org/fr/events/torturevictimsday), un paradoxe, quand on sait que les usagers de drogues dans le monde souffrent régulièrement des violations de leurs droits, de leur intégrité, et d’abus de pouvoir de la part de leur gouvernement.

La campagne SUPPORT. DON’T PUNISH fait de cette journée du 26 juin la journée des alternatives en matière de prise en charge des addictions et de régulation de la demande en drogues.

Pour en savoir plus, consultez le site de la campagne en version francophone https://supportdontpunish.org/fr/ 

La campagne SDP FRANCE 2016

Mandatée par l’association française de réduction de risque (AFR), qui hélas a déposé le bilan, notre association a eu la responsabilité et la charge de coordonner la campagne en France. Cette dernière a connu un véritable essor l’an passé : le nombre de manifestations en France a en effet doublé par rapport à 2015 :  pas moins de 15 villes, réparties sur tout le territoire national et dans les DOM-TOM, ont organisé un événement pour l’occasion : de Bézier à Besançon en passant par Nantes, Rennes, Paris, Marseille, Lille, Montpellier, Nancy, Nîmes, Nice, Bordeaux, Toulouse, Brest, et jusqu’à Cayenne !

Cette campagne à donc été particulièrement fédératrice, plus de 40 associations se sont d’ores et déjà positionnées pour la soutenir. Sur le plan financier, c’est 23 ONG  qui ont collaboré pour financer les divers supports de communication (badges, autocollants, flys, affiches, T-shirts, banderoles). Tout en renforçant les liens coopératifs entre les associations participantes, cette campagne à permis l’émergence de nombreuses manifestations et activités pour ouvrir le débat sur la politique des drogues: conférences, projections, villages associatifs, discussions avec des usagers, …

Le bilan a été globalement positif dans toutes les villes organisatrices. Pour preuve, l’ensemble des associations impliquées souhaitent renouveler l’action cette année. Le talon d’Achille de la campagne 2016 était sans doute le manque de communication médiatique et l’absence de relais de la campagne au niveau national. Seul Lille et Cayenne ont réussi a mobiliser les médias régionaux. De nombreuses autres critiques et suggestions sont remontées après le 26 juin et nous allons tâcher de le prendre en compte pour 2017.

Compte rendu par ville

Cet article est établi à partir des comptes rendus communiqués par chacune des organisations locales. Les actions organisées dans certaines villes comme à Besançon ou Béziers ne sont pas présentées ici, faute d’avoir reçu leur rapport.

Cayenne (Guyane)

L’association Guyanaise de réduction des risques

L’action s’est tenue le samedi 25 juin de 14h à 16h30 sur la Place des Palmistes et aux « Chaînes Brisées » à Cayenne à l’initiative de la coordination AGRRR.

Des journalistes de la presse locale (Guyane 1ère et Radio Péyi) sont venus faire une interview et glaner des informations sur la campagne et notre association.

L’envoi du colis contenant les supports de communication a été bloqué plusieurs semaines à la douane (réception en juillet) et ces derniers ont finalement été édités sur place. Les supports en plusieurs langues mis à disposition sur le site de l’IDPC (notamment le communiqué de presse en français/anglais/espagnol) ont été bien utiles.

Le nord de la France

Rennes 

Les associations Aides 29 et l’Orange Bleue ont répondu à l’appel #SupportDontPunish

Un cadre aux couleurs de la campagne SDP a été mis au point pour l’action numérique. Cette dernière a été mise en place sur le stand de prévention de Aides 29 et l’Orange Bleue lors de l’Infamous Armada (TlescoP) le 25 juin dans le Finistère, à Botmeur, qui a rassemblé 15 000 personnes environ. Cela a été l’occasion d’informer de nombreux citoyens sur les enjeux de la campagne Support don’t Punish, et d’engager le débat sur ce sujet. 

Un ciné-débat autour de la dépénalisation et de la décriminalisation des usagers de drogues a été également organisé par le Collectif Orange Bleue le 5 juillet 2016 à 19h au CRIJ de Rennes. Le film “Grass” de Ron Mann a été diffusé à cette occasion et suivi par une trentaine de professionnels de la santé et de la réduction des risques. La soirée s’est terminée avec un débat sur les conséquences de la prohibition.

Nancy:

Forte mobilisation à Nancy, Place Maginot.

Vendredi 24 juin, une projection débat au Centre Culturel Autogéré de Nancy a rassemblé une vingtaine de personnes. Le choix de supports courts et symboliques a été retenu pour ouvrir largement le débat et favoriser les échanges : « War on Drugo » de la Global Commission on Drug Policy et « Tout ce que vous croyez savoir sur les addictions est faux » ont été projetés. Le public hétérogène se composait de néophytes et de personnes plus averties sur la question des drogues, les discussions étaient intéressantes et parfois tumultueuses.

Lundi 27 juin, AIDES et C&L – NORML France ont déployé un stand commun aux couleurs de Support. Dont Punish sur la place Maginot, en plein centre de Nancy dans une zone piétonne très fréquentée. Une dizaine de bénévoles se sont relayés dans le cours de l’après-midi pour sensibiliser le public, en maraude ou derrière le stand. L’action numérique a eu un vif succès avec près de 150 personnes souriantes devant la bannière SDP.

La campagne a dans l’ensemble été bien acceptée par la population et les échanges sont allés bon train. Certaines discussions ont néanmoins été plus polémiques, donnant du fil à retordre à nos militant-e-s les plus aguerri-e-s. Cette première action à Nancy a permis de tisser des liens entre partenaires associatifs. Elle s’est déroulée dans une très bonne ambiance générale malgré les conditions difficiles, encourageant à de futures actions communes. 

Lille:

Forte implication des acteurs locaux grâce au Collectif « RDR Nord Pas de Calais »

Au pays Chti, nous avons pu observer une forte implication des acteurs locaux , via le « Collectif RDR Nord Pas de Calais » déjà en place. L’opération a été un vif succès grâce à la mobilisation de 5 CAARRUD ! (AIDES, Spiriteck, la Sauvegarde du Nord, Entr’actes, le Cèdre bleu).

Un stand SDP et des équipes de maraude invitant les passants à participer à l’action numérique a pris place le samedi 25 juin de 14h à 17h. Au total, une trentaine de volontaires ont participé à l’animation qui a atteint énormément de monde, et ils ont eu un réel plaisir à se retrouver avec les autres CAARRUD pour ce rassemblement. 

Le président de AIDES Haut de France a participé au JT de 19h du France 3 régional et en a profité pour s’exprimer sur la campagne. Un article a également été publié dans la Voix du Nord du dimanche 26 juin, CF le résumé de l’article disponible sur le web.

Nantes :

À Nantes, Place du Bouffay

Médecins du Monde, Oppelia, Technoplus et C&L – NORML France ont organisé ensemble l’action « Support. Don’t Punish » à Nantes, place de Bouffay samedi 25 juin de 14 à 18 heures.

Une très belle journée, le stand était très bien placé avec beaucoup de passage, l’ambiance était bonne, les passants très intéressés et les militants très motivés. Plus d’une centaine de photos ont été prises.


Paris SOLIDAYS

L’association Proses a organisé l’action numérique sur le festival Solidays en collaboration avec Gaia et Sida-paroles

 

Paris, place de la république

A Paris intra-muros, l’association Techno+ a profité de ses 20 ans pour joindre l’utile à l’agréable en posant du son sur la place la plus populaire de la capitale, en collaboration avec ASUD et C&l – NORML France.

Dans le Sud de la France :

Toulouse :

A Toulouse, beaucoup de passage aux stands d’information

L’action SDP était organisée à Toulouse par un large collectif incluant AIDES, Médecins du Monde, Intermède – Clémence Isaure, Korzeame, C&L-Norml France, le RAMIP, la Case santé… De l’avis général , cette mobilisation a été très positive. 

Conférence mercredi 22 juin:  “Réglementation de l’usage des drogues et conséquences”

Interventions de grande qualité mais trop faible mobilisation du public.

Avec Jean Pierre Lhomme (MDM), Sébastien Mouveroux (AIdes), Martine Lacoste (Fédération addiction) et Catherine Lemorton (députée de la 1ère circonscription de la Haute-Garonne présidente de la Commission des affaires sociales) :

Village associatif samedi 25 juin:

La photo fut un excellent support et l’action numérique a très bien fonctionné. Le démarchage dans la rue était un peu plus difficile pour certains, peu formés au plaidoyer, d’autant que cela s’est improvisé sur l’instant. 

Nice:

#SupportDontPunish devant le célèbre hôtel Négresco à Nice

Cette année l’action a été menée en partenariat entre la Fondation patronage Saint Pierre – Actes, l’association AIDES et Médecins du Monde.
Un stand a été tenu samedi 25 de 14h à 21h et le dimanche jusqu’à 16 h lors de la Fête du Château (mini fête de l’huma). Des panneaux présentaient l’argumentaire de la Global Commission on Drug Policy « Prendre le contrôle : sur la voie de politiques efficaces en matière de drogues ». Au total, plus de 200 photos de personnes seules ou en groupe qui ont été convaincues par notre action.

Le dimanche à 17h, une photo de groupe a été prise devant le célèbre hôtel Négresco qui apparaît dans tous les films tournés à Nice. La faible mobilisation pour la photo de groupe peut s’expliquer par le match de l’Euro avec la France qui s’est terminé après 17h.

Pau:

Photo collective devant le TGI de Pau, lieu symbolique de la prohibition des drogues.

Après avoir briefé et accueilli les militants, l’équipe d’AIDES a installé un stand et un barnum au centre ville de Pau de 12h à 17h avec un stand photo, un atelier graffiti en live, et un atelier dessin autour du thème ‘Support. Don’t punish. ». 

Cette journée s’est très bien déroulée. Elle a été transversale et tous les acteurs étaient satisfaits: 21 militants se sont relayés et ont participé à cette action.  Cette journée, à l’initiative de AIDES Pau qui a sû mobiliser des militants UD, HSH, Trans et des partenaires (CSAPA, planning familial-cegidd, service addicto de l’hôpital, asso LGBT). Le président de la région sud-ouest AIDES est venu spécifiquement à Pau ce jour-là pour soutenir les équipes et participer à cette action.

Plusieurs équipes de 2 ou 3 militants sont également partis à la rencontre du grand public dans le centre ville de Pau pour informer, présenter la campagne et faire des sessions photos individuelles.

Pour finir la journée, une photographie collective a été prise devant le tribunal de grande instance de Pau (lieu symbolique de prohibition).

Une centaine de personnes ont ainsi été photographiées à Pau. De nombreuses autres personnes rencontrées étaient d’accord avec la raison sociale de cette action mais ont refusé de se faire photographier, reflétant l’importante d’hétérogénéité des personnes en accord avec une nouvelle politique des drogues !

Bordeaux:

#SupportDonPunish devant la statue de Chaban Delmas

Une petite action à été organisée en fin de journée par l’antenne locale de Techno+ (sud-ouest) et de C&L-NORML France sur la place Pey Berland le mercredi 22 juin aux alentours de 19h.  

Une photo d’action SDP collective à été prise au pied de la statue Jacques Chaban Delmas, personnage hautement symbolique de Bordeaux, qui fût à l’origine d’un décret paru en 1972, dans un contexte de guerre à la drogue, supprimant la vente libre des seringues en pharmacie et en exigeant la vente uniquement sur ordonnance ou commande écrite d’un acheteur majeur.

Par la suite l’action s’est ensuite transformée en un tractage sympathique, allant à la rencontre des passants Bordelais sur la journée du 26 juin. Les bénévoles affichaient fièrement tee-shirt, stickers et distribuaient les flyers aux Bordelais réceptifs aux messages de la campagne. Le reste des flyers et autocollants distribués pour la campagne ont été déposés à l’association LA CASE, le CAARUD situé en centre ville de Bordeaux.

L’action s’est organisée un peu au dernier moment cette année, mais un groupe d’actifs à déjà été identifié pour préparer une action plus large pour l’année 2017, en l’occurrence une proposition de la mise en place d’un stand avec un emplacement photo-shoot spécifique pour faire participer les passants toute la journée sur les quais de la Garonne.

Montpellier:

Rassemblement place de la Comédie à l’appel du CAARUD « réduire les risques »

Peu de retours sur l’action dans la préfecture de l’Hérault, même si les militants de la réduction des risques montpelliérains étaient présents en nombre pour une action de photo collective.

Ce rassemblement à eu lieu sur la place de la Comédie à l’appel du CAARUD « réduire les risques ».

L’action 2017 sera sûrement beaucoup plus suivie et mieux organisée en amont afin de pouvoir encore plus sensibiliser la population. 

 

Marseille:

Pr Béatrice Stambul qui porte les couleurs de #SupportDontPunish à Marseille

A Marseille, ville particulièrement victime du traffic de drogues, le rassemblement s’est effectué place de la Joliette, dimanche 26 juin dès 14h30 autour d’un débat participatif « Pourquoi arrêter la guerre à la drogue? » retransmis en direct via Cave Carli Radio qui avait planté son studio sur la place, pour faire l’écho de Support Don’t Punish. Le débat était animé par le Dr Béatrice Stambul, psychiatre reconnue dans le milieu de la réduction des risques et Patrick Menucci, député des bouches du Rhone.


Cette après-midi fut organisée et portée par ASUD, le tipi et Plus Belle La Nuit. Sarah Barbier a écrit un article: « Fume fume avant que la répression ne te fume » dans lequel vous pourrez notamment retrouver le résumé de l’intervention de Béatrice Stambul, Patrick Mennucci et Laurent Appel d’ASUD. Retrouvez ci-dessous le Podcast de leurs interventions :

EN 2017, nous comptons sur vous pour que tous ensemble
nous puissions donner encore plus de poids à la campagne
« Support. Don’t Punish. »!