Le 7 mars dernier, la Maison de quartier de Bagatelle (Toulouse) organisait un débat « SORTIR DE L’HYPOCRISIE, DÉBAT SUR LA LÉGALISATION DU CANNABIS« , qui fut plus une constatation de l’état de la consommation de Cannabis en France.
Les intervenants : Catherine Lemorton (députée 31), Martine Lacoste (directrice du centre Clémence Isaure), Nicolas Tissot (adjoint au maire de Toulouse) et Martine Audras (économiste).
Voici le compte-rendu des interventions en pdf : CR debat MQB 7 Mars 2013
Extraits choisis :
Le coût par habitant en France du cannabis est de 15 euros en 2005 dont 57% porte sur la répression et 28% sur la perte de productivité. Selon Christian Ben Ladhkar, ce sont 524 millions de euros qui sont consacrés à la répression du cannabis (Police et Gendarmerie 343 millions d’euros- Douanes 55 millions d’euros – Justice 125,1 millions d’euros) et pourraient être utilisées à une lutte contre les mauvais usages. De plus, la prohibition a un impact important sur la surpopulation carcérale : en France en 2003, 8% de la population pénitentiaire contre 23% en 1995 (5.197 personnes sur 51.827 détenus) l’étaient pour infraction à la législation sur les stupéfiants. En moyenne 68,6% de ceux-ci le sont pour trafic de cannabis.
En 2003, le coût annuel par habitant de l’alcool lui est 40 fois supérieur (600 euros dont 18,% sur la Santé et 43,4 % perte de productivité) et celui du tabac 52 fois supérieur (773 euros dont 38,2% sur la Santé et 38 % perte de productivité).
Un fumeur (14 millions de fumeurs en France) coûte 4,5 fois plus cher qu’un consommateur de cannabis (1,2 millions pour 13,4 millions qui ont essayé une fois dans leur vie) et un alcoolique (5 millions d’alcooliques en France) 9,7 fois plus cher qu’un consommateur de cannabis. Toutefois un consommateur de cannabis est souvent aussi un fumeur…
Le marché noir du cannabis : un marché très capitaliste
Le rapport pour l’OFDT- l’Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies- de novembre 2007 de l’économiste Christian Ben Lakhdar, citant des travaux du milieu des années 90, précise d’emblée que : « la conclusion majeure à laquelle aboutissent ces travaux est que l’économie de la drogue dans ces quartiers ne constitue qu’une économie de subsistance où l’enrichissement important individuel et l’enrichissement collectif (au niveau du quartier) ne sont en fait que des idées préconçues ».
Marché annuel en France : 186 à 203 tonnes pour 550.000 usagers journaliers et 1,2 million de personnes qui fume environ 10 fois par mois). Le semi-grossiste gagnerait annuellement entre 253 k€ (138 kilos de cannabis) et 552k€ (302 kilos de cannabis) et leur nombre serait faible : entre 690 et 1.500.
Le premier intermédiaire, entre 6.000 et 13.000 personnes, profiterait aussi largement de ce commerce et son bénéfice s’étalerait de 35.000 et 77.000 euros par an. Chacun écoulerait entre 16 et 35 kilos par an. En revanche, les derniers échelons sont nombreux (entre 58.000 et 127.000) et ne gagneraient que de 4.500€ à 10.000 € par an. Toutefois dans les quartiers, 10.000 euros de plus dans l’année est loin d’être négligeable. D’autant qu’il y a diversification de l’offre vers d’autres drogues et donc d’autres ressources.
Selon l’économiste Pierre Kopp, en France, la légalisation du cannabis pourrait rapporter jusqu’à 1 milliard d’euros à l’Etat. Cela peut se faire à travers l’instauration d’un système de taxation fixé par l’Etat français, qui accompagnerait une éventuelle autorisation de vente du cannabis. La ville d’Oakland, en Californie, a autorisé le 20 juillet 2010 la production d’importantes quantités de cannabis et touche une taxe de 4% sur le cannabis médical (1,1 millions de dollars de recettes). En Californie aux Etats-Unis, la vente de cannabis thérapeutique est légalisée depuis 1996. La vente de la marijuana médicale est taxée à hauteur de 4%.
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