Vous avez été pris de court. Le confinement a commencé et vous n’avez pas eu le temps de prendre vos précautions. Après une première semaine, vous êtes à sec. Malgré vous, le confinement va indirectement vous donner l’occasion de faire votre premier T-Break… et ce n’est peut-être pas un mal.
En cas d’usage régulier de cannabis, il est important de réaliser des pauses dans sa consommation. Cela permet de « réinitialiser » son système endocannabinoïde et d’augmenter sa sensibilité aux principes actifs du chanvre.
Ces abstinences pré-programmées peuvent se faire simplement en respectant la règle 3×1 J/S/M, soit des pauses de « 1 jour dans la semaine, 1 semaine dans le mois ou 1 mois dans l’année ». Et ce mois-ci, il semble que ce soit votre mois.
Pour réussir ce Tolerance Break forcé, voici quelques lignes et conseils qui pourront aider à surmonter cette période de disette en confinement.
L’intérêt du « Tolerance Break »
Recommandées dans le cas d’un usage non-médical du cannabis, ces pauses dans la consommation permettent de retrouver un nouveau plaisir de consommer. Au fil du temps et en fonction de la fréquence de l’usage, l’effet attendu du cannabis va diminuer car le corps humain s’habitue en devenant moins sensible aux doses de THC contenu dans les produits consommés, cela de manière réversible. Une pause permettra donc à son corps de réduire cette tolérance au cannabis en optimisant la manière dont l’organisme va réagir lors de la reprise de la consommation et permettra ainsi d’utiliser des quantités moindres.
Aussi, un T-Break oblige à prendre du recul sur sa consommation et sur sa relation avec le cannabis en général. Il permet souvent de replacer cette plante comme un « exhausteur de vie » et non comme son élément central. En prenant ce recul, on peut de nouveau s’apercevoir du potentiel des effets du cannabis, surtout lors de la reprise de sa consommation lorsque l’ensemble de ses effets reviennent plus intensément.
Faire une pause
Rassurez-vous, un arrêt brutal de votre consommation de cannabis ne vous laissera pas tremblant ou transpirant. Il ne provoque que peu de symptômes de sevrage, à la différence de nombreuses substances addictives.
Cependant, la dépendance au cannabis est réelle et existe, elle est toutefois plus psychologique que physique.
Ceci étant dit un arrêt, forcé qui plus est, pourra avoir des effets indésirables pour vous et votre entourage. Ces effets peuvent être atténués par une attitude positive illustrée par l’adage “faire contre mauvaise fortune bon cœur”.
Ces effets indésirables sont principalement dus au fait que votre corps et votre esprit se sont habitués à un apport extérieur en cannabinoïdes et qu’en être privé contre son gré engendre des frustrations. Il faudra plusieurs jours afin que l’organisme s’habitue et revienne à son niveau naturel de production d’endocannabinoïdes. Pendant ces quelques jours, vous pourrez ressentir de l’irritabilité, de l’anxiété, une perte d’appétit et de l’insomnie.
CBD, activités physiques et méditation : nos conseils pour réussir
La consommation de produits contenant du CBD peut aider à traverser cette période. Si vous le pouvez, privilégiez la consommation d’huiles concentrées ou d’edibles (consommables infusés) que vous pouvez réaliser vous-même avec vos fleurs séchées. Sinon, nous vous conseillons de consommer des fleurs légales à forte teneur en CBD en vaporisation. Le CBD sera efficace afin de réduire l’anxiété liée au confinement et au sevrage. Les études sur son efficacité en la matière se sont multipliées ces dernières années.
Reprendre une activité physique est souverain pour contrôler le manque et dominer ses émotions.
Rester actif est un bon moyen d’occuper son corps. La méditation et les techniques de respiration réduisent également le stress. Des séances quotidiennes, pour remplacer vos moments de détente passés vont avoir un effet relaxant.
Le plus important est de casser sa routine. L’usage de cannabis créé des habitudes de consommation qu’il faut remplacer pour limiter la frustration.
La reprise d’une ancienne ou d’une nouvelle activité pour combler ce temps est un moyen efficace, notamment les activités artistiques qui sont excellentes pour occuper l’esprit et développer la créativité.
Les pièges à éviter
Attention de ne pas remplacer la consommation de cannabis par une consommation excessive de tabac. N’oubliez pas la vape en général, car la cigarette électronique peut se révéler comme une alliée de poids pour retrouver la sensation d’inhaler tout en diminuant les risques de la combustion. En plus des innombrables liquides à la nicotine présent sur le marché, les e-liquides CBD peuvent aussi vous aider à combler une sensation de manque induit par le THC (préférez des e-liquides contenant au moins 500mg pour 10ml soit 5%).
De la même manière, il ne faudrait pas remplacer le cannabis par la consommation d’autres substances comme l’alcool ou les médicaments, dont l’abus sera plus dommageable pour la santé et dont le risque de dépendance physique est bien plus élevé.
En cette période de confinement, il vaut mieux ne pas prendre de risque dans le but de vous réapprovisionner. Nous vous invitons à respecter les consignes limitant les déplacements, pour soutenir le système hospitalier et toutes les personnes exposées. Ne pas les respecter pourrait inutilement vous exposer, vous et vos proches, pour obtenir in fine des produits d’une qualité très probablement dégradée. Mieux ces consignes seront respectées et plus vite nous pourrons, ensemble, à nouveau sortir de ce confinement.
Quelles autres alternatives ?
Lors d’un usage thérapeutique, les patients sont invités à contacter leur médecin ou les personnels de santé qui les accompagnent habituellement, pour avoir accès, pendant cette période très particulière, à un traitement alternatif. Lorsqu’il s’agit d’un usage auto-thérapeutique pour traiter notamment de l’anxiété ou l’insomnie, voici quelques astuces supplémentaires.
Dans les cas plus légers et pour pallier à l’absence de cannabis, vous pouvez vous tourner vers un certain nombre d’autres plantes apaisantes et relaxantes.
Vous pouvez infuser ces herbes en tisane pour profiter de leurs principes actifs, ou les vaporiser pour des effets parfois plus prononcés à l’aide d’un vaporisateur électrique, qui permettra de les chauffer à la température requise afin de profiter pleinement des leurs principes actifs (attention nous déconseillons fortement de consommer ces herbes par combustion; renseignez vous).
Voici quelques-unes de ces plantes, disponibles en herboristerie, magasins bio et sur Internet. On peut également en mentionner d’autres, comme la camomille, la lavande, la verveine, le millepertuis, la citronnelle, l’aubépine, chacune d’entre elles ayant des propriétés apaisantes qui leur sont propres :
La valériane
Les propriétés de la valériane sont connues depuis des siècles, notamment l’utilisation de sa racine qui est utilisée pour ses propriétés sédatives et anxiolytiques. La valériane représente une alternative naturelle aux somnifères, en favorisant le sommeil et en diminuant l’anxiété.
La passiflore
Un grand nombre d’études ont permis de démontrer les effets sédatifs de la passiflore. Elle permettra de réduire la tension nerveuse et le stress lié aux premiers jours de votre “Tolerance Break”. Son utilisation peut être couplée avec d’autres plantes comme la mélisse.
La laitue vireuse
Aussi appelée laitue sauvage, cette plante est aussi renommée pour ses effets psychotropes – notamment son suc – mais vous pouvez également la consommer séchée en infusion. Ses principes actifs se diluent entièrement dans l’eau chaude et aident à retrouver le sommeil. Elle a un goût très particulier qui peut être atténué en mélangeant la plante avec d’autres herbes.
Vous allez y arriver!
Les premiers jours peuvent être difficiles moralement, mais nous savons que vous allez réussir. Cette pause forcée ne se fera pas à votre détriment : en la prenant du bon côté, pensez au temps que prenait cette consommation passée dans votre vie, faites un point sur son coût et calculez l’économie réalisée. Après ce reset (réinitialisation) de votre organisme, nous sommes certain que vous en ressortirez plus fort et plus libre face au cannabis avant même la fin de ce confinement. De plus, cette période aura eu le mérite de vous inciter à expérimenter de nouvelles activités et habitudes.
Vous pouvez par exemple en profiter pour rejoindre l’équipe NORML France et travailler à une juste régulation du cannabis, si importante pour de nombreuses personnes. On a même pu observer que dans les juridictions où il est devenu légal, le cannabis est considéré comme un produit essentiel dans le quotidien des habitants et que par conséquent, les détaillants ont l’autorisation de rester ouverts en cette période de confinement.
Bon courage si vous êtes confrontés à votre premier T-break forcé. Faites nous part de vos expériences sur notre discord et profitez-en pour rencontrer nos adhérents et sympathisants. Et n’oubliez pas, voyez le bon côté des choses : lorsque vous allez pouvoir consommer à nouveau, ce reset forcé vous fera ressentir des sensations oubliées… Faites alors dans ce cas doublement attention à vous.
Crédit photo pour l’image à la une : Sara Dilley / Leafly
Pour aller plus loin / sources :
- NORML France – Réduire les risques liés à l’usage de cannabis
- Leafly.com – Cannabis Detox Symptoms and Withdrawal Remedies
- herb.co – What Is A Weed Tolerance Break and Can It Help You Reset Your System?
- Zamnesia.fr – Les meilleurs plantes légales à vaporiser
- Psychoactif.org – Laitue vireuse, Opium de laitue, effets, risques, témoignages
- Tableau de vaporisation des plantes médicinales
- Vice Qc – Prendre des breaks de weed pour buzzer encore plus fort
C’est fou un article entier pour parler de t-break et pas un mot sur ce qui pour moi est le plus dur à vivre : le sommeil agité, et des sueurs nocturnes très abondantes et très odorantes, et du coup extrêmement désagréables…
Suis-je seul dans ce cas (j’en doute), quelqu’un aurait des conseils ?
cbd !!
La dépendance au cannabis est réelle, on croit rêver norml, vous commencez à raconter n’importe quoi, c’est quel pharmacien qui vous a dit d’écrire ça ?
je réagis au deux autres commentaires. obligé de réduire, puis d’arrêter ma consommation depuis un an suite à une suspension de permis, je trouve cet article réaliste et justifié. La pénurie et donc le manque pour des usagers réguliers n’est pas facile, surtout dans une période de stress. les effets désagréables comme le sommeil agité, les sueurs nocturnes, l’énervement s’atténuent avec le temps. Le fait de s’arrêter permet de mieux maîtriser sa consommation par la suite et lors d’un prochain arrêt les effets désagréables seront atténués. Oui la dépendance est réelle, mais n’est pas une fin en soi.
Bonjour,
A titre personnel j’ai fait de nombreuses pauses et à chaque fois il se produisait la même chose, des nuits agitées, problèmes pour s’endormir, réveils fréquents, sueurs, stress, pendant les 3 ou 4 premiers jours. Depuis 2 ans je ne fume plus, je vapote quotidiennement exclusivement en soirée. Dorénavant, dès que je fais une pause je n’ai plus le moindre problème ni de sommeil ni de stress. Petite précision de taille, je ne fumais pas de tabac hormis dans mes joints. Je pense donc que cet état était dû au manque de tabac.
« un arrêt brutal de votre consommation de cannabis ne vous laissera pas tremblant ou transpirant » encore un article écrit par quelqu’un qui n’y connait rien au cannabis…
Le sevrage entraine des tremblements ressemblant à de la fièvre et des sueurs froides, ainsi que des suées nocturnes. Cela dure plusieurs jours voir 1 semaine. Cet article raconte n’importe quoi… Renseignez vous au lieu d’écrire des bêtises.
Cela dépend fortement de l’intensité de votre consommation. Cet article a été écrit pour rassurer et guider la population générale des usagers, qui ne consomme pas forcément autant que vous. Personne n’est pareil, surtout face à l’usage de cannabis et je vous encourage plutôt à favoriser la tolérance et l’unité devant notre seul ennemi commun, la prohibition. Les querelles de clocher, d’ego, et les discordes haineuses sur des éléments moins importants sont futiles, contre-productives et largement inutiles…
Tout à fait d’accord avec Alexandra et Go. Cet article m’a fait beaucoup de bien et m’a empêché de prendre des risques inutiles durant ce confinement. Je trouve qu’il est très bien écrit et correctement référencé. Ceux qui ont de grosses difficultés a affronter cette période doivent effectivement se poser des questions sur leur consommation peut être trop régulière et en profiter pour faire un travail sur soit même. Je trouve ça dingue de tjrs s’en prendre aux personnes qui ont une intention honorable à la base, à savoir rassurer les usagers… N’oubliez pas que les articles que vous lisez sur ce site sont en accès libre et gratuit! Un peu de tolérance et de nuances dans vos propos serait de rigueur. Peace sur vous tous.
Très bon article. Je voulais réagir à certains commentaires sur le sommeil. J’ai pour ma part déjà arrêté suite a une consommation quotidienne assez massive (environ 10 joints d’herbe forte par jour), et effectivement les 2 ou 3 premières nuits sont très désagréables. A l’époque je consommais avec du tabac. J’ai depuis arrêté le tabac, ce qui m’a permis sans effort de réduire énormément ma conso et si j’arrête quelques jours je ne le sens même pas y compris la première nuit ! Je vous voulais partager mon expérience car je me suis vraiment reconnu dans ces commentaires, essayez d’arrêtez et vous verrez! On peut fumer des purs, avec une pipe ou un bang, et il y a des vapos vraiment bien, on s’y habitue vite et on finit par oublier sans problème les joints que l’on fumait avant à la chaîne, même en faisant des soirées avec des amis qui continuent les joints classiques.