L’ouverture de la soixante-deuxième session de la Commission des Stupéfiants (CND) a été ce matin mouvementée. Après un discours liminaire du Président de la République Bolivienne, Monsieur Evo Moralès, les différents représentants régionaux et nationaux des grandes diplomaties du monde se succédaient à la barre des Nations-Unies (à Vienne) pour délivrer leur message sur la politique internationale des drogues.
A titre liminaire, ils ont adopté une Déclaration politique qui entend « accélérer la mise en œuvre de [leurs] engagements communs pour lutter contre le problème mondial de la drogue » pour les dix ans à venir. Elle poursuit la voie d’une politique que nous critiquons et que nous contestons avec la plus grande force tant elle crée et favorise la marginalité, les divisions et les inégalités;
Dans un communiqué publié par la délégation française pour la réforme des drogues, nos associations critique la situation qui consiste à réitérer « les mêmes mesures et objectifs, sans évaluation préalable des impacts, de la guerre aux drogues conduite depuis cinquante ans ». Selon nous, la communauté internationale a donc choisi, à nouveau d’occulter les effets dévastateurs de leur stratégie commune.
Cette situation n’est pas nouvelle, comme le rappelle la délégation « décade après décade, les mêmes causes produisant les mêmes effets, il est évident que cette stratégie ne fait qu’aggraver les effets délétères ».
Et pourtant, une autre politique internationale des drogues est possible, et le monde ne peut attendre la date cible de 2029 annoncée dans la Déclaration pour que les gouvernements changent de cap et rendent des comptes. Le monde ne peut se permettre une nouvelle décennie de répression et donc d’échecs – prévisibles – et de conséquences délétères sur les personnes et communautés concernées.
Contact presse : Béchir Bouderbala, Directeur du plaidoyer