Les associations françaises s’engagent en faveur de la santé et des droits humains à la Session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies sur les drogues (UNGASS) du 19 au 21 avril 2016 à New York. Elle se sont constituées en plateforme commune il y a trois ans pour dialoguer avec la diplomatie française et les médias.
Aujourd’hui, cette plateforme est signataire et relaie une lettre ouverte mondiale de la société civile lancée à l’attention du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. « Au XXIe siècle, l’Humanité n’a plus les moyens de se permettre une politique des drogues aussi inefficace et contre-productive que celle du siècle précédent » affirme cette lettre, signée par plus d’un millier de personnalités à travers le monde, parmi lesquelles les anciens chefs d’État ou de gouvernement du Brésil, Cap Vert, Chili, Colombie, Grèce, Hongrie, Mexique, Nigeria, Pays-bas, Pologne et Suisse.
Très largement soutenue en France, la lettre exhorte les gouvernements à un changement radical de politiques et à l’abandon total d’une approche périmée et néfaste des politiques en matière de drogues drogues, héritée des années 70.
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Communiqué de presse
Plateforme internationale de la société civile française
UNGASS 2016 : l’opportunité d’en finir avec la guerre aux drogues
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Paris, le 14 avril 2016 / 06.15 am
New York / 12.15 am
L’UNGASS de 2016 s’intitule « Vers la réalisation des objectifs de 2019 ; un meilleur avenir pour les générations futures ». Ce sommet est le premier sur les drogues depuis 20 ans. Sa date a été avancée de trois ans à la demande de plusieurs pays d’Amérique du Sud devenus, à l’instar d’autres États, très critiques sur les politiques de répression inspirées des conventions onusiennes. Dans l’urgence, l’UNGASS 2016 été convoquée afin de débattre des succès et échecs des politiques relatives aux drogues ces 50 dernières années, et parvenir à une meilleure adéquation entre santé publique, sanction et régulation des marchés pour la prochaine session de 2019. La France, notamment par sa définition de la réduction des risques, fait partie des pays qui promeuvent une interprétation sanitaire et humaniste des conventions. Un certain nombre de pays ont mis en place des politiques de régulation et de réduction des risques, dont les succès ne sont plus à démontrer. Ils doivent servir de référence dans les débats qui s’annoncent.
Collectivement, la société civile fait elle aussi entendre sa voix. A quelques jours du sommet, elle a lancé une pétition mondiale invitant le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, à faire germer les graines d’une réforme nécessaire quant aux drogues, lui qui exhortait en 2015 les gouvernements à le faire en considérant toutes les options possibles. Partie des États-Unis, elle est soutenue par notre plateforme, suite à notre communication précédente, tout comme par des milliers de personnes et personnalités à l’aura internationale. La société civile voit une possibilité de changement dans le sommet 2016. Il est révoltant que les médicaments contre la douleur ou les soins palliatifs soient encore refusés dans certains pays parce qu’ils contiennent des stupéfiants. Il est tout aussi inconcevable que des milliers de personnes continuent de mourir par overdose ou soient encore infectées par le VIH ou d’autres maladies transmissibles. L’abandon de la peine de mort pour consommation ou détention de drogue fait également partie des priorités de la session. Plus de 60% des exécutions capitales à travers le monde sont encore liées à des affaires de drogues.
Il y a près de 20 ans, l’UNGASS 1998 avait pour slogan « Un monde sans drogues, nous pouvons le faire ». En 2009, les États adoptaient une déclaration et un plan d’action visant à réduire les marchés des drogues. En 2011, le retentissant rapport de la Commission mondiale sur la politique des drogues, qui réunit d’anciens chefs d’Etat — dont Ruth Dreifuss et Kofi Annan — constatait l’échec total des pratiques fondées sur la répression. Entretemps, plusieurs pays ont décidé de leurs côté d’assouplir leur législation.
Nous sommes encore loin d’une politique globale et concertée. Il incombe à présent à l’UNGASS d’enclencher un mouvement irréversible vers des politiques drogues plus humaines et plus efficaces.
[ TÉLÉCHARGER LA LETTRE OUVERTE À BAN KI-MOON EN FRANÇAIS ]
[ VOIR SUR LE SITE DE DRUG POLICY ALLIANCE ]
- Godron Bajnai – ancien premier ministre de Hongrie,
- Fernando Henrique Cardoso – ancien président brésilien,
- Ruth Dreifuss – ancienne cheffe d’État suisse,
- Vicente Fox et Ernesto Zedillo – anciens présidents du Mexique,
- César Gaviria Trujillo – ancien président de Colombie,
- Aleksander Kwasniewski – ancien président polonais,
- Ricardo Lagos – ancien président chilien,
- Olusegun Obasanjo – ancien président du Nigéria,
- George Papandreou – ancien premier ministre grec,
- Pedro Pires – ancien président du Cap Vert.
- Patrick Aeberhard – Ancien président, Médecins du monde – France, Europe
- Jean-Pierre Couteron – Président, Federation Addiction – France, Europe
- Jean Pierre Daulouede – Directeur, Bizia – France, Europe
- Farid Ghehiouèche – Steering Committee member, Chanvre & Libertés-NORML France – France, Europe
- Bernard Kouchner – Former Minister of Foreign Affairs, France – France, Europe
- KShoo – Federation of CIRCs (Collective for Information and Research into Cannabis) – France, Europe
- Georges Lachaze – Project Manager, ASUD (Self Support of Drug Users) – France, Europe
- Fabienne Lopez – Présidente, Principes Actifs – France, Europe
- Fabrice Olivet – Directeur, ASUD (Self Support of Drug Users) – France, Europe
- Kenzi Riboulet Zemouli – Head of advocacy, Think-tank FAAAT – Spain, Europe
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