De nouvelles informations positives semblent permettre d’entrevoir la mise en place d’un cadre permettant de délivrer du cannabis médical en France. Nous attendrons d’en savoir plus avant de mettre à jour notre communiqué.

Cela faisait déjà plusieurs jours que le bruit courait que la généralisation du cannabis médical ne serait pas incluse dans le PLFSS (Projet de Loi de financement de la sécurité sociale). Et l’information a été confirmée ce jeudi matin par Aurélien Rousseau, Ministre de la Santé : Oui, le gouvernement a choisi de condamner des centaines de milliers de patients qui attendaient avec impatience un accès légal et encadré au cannabis médical en France. Pour nous c’est loin d’être une surprise, explications.

Les voyants étaient au vert

Les différents rapports sur l’expérimentation vont tous dans le même sens. Sans surprise, les résultats sont positifs, malgré les multiples tentatives de déstabilisation : il est possible de développer un circuit de distribution du cannabis médical en France. Le modèle développé par l’expérimentation est “réutilisable et opérationnel”.

Même si ce n’était pas le but de cette expérimentation – qui était en réalité plus basée sur sa délivrance que sur l’efficacité des produits – les patients ont pu faire remonter les bienfaits que leur a apporté l’usage de cannabis. Et là encore, c’est sans appel. 70% d’entre eux ont ainsi constaté une amélioration de leur qualité de vie.

De nombreuses voix ont d’ailleurs alerté sur l’importance et la nécessité de reconnaître ces résultats précisément dans le PLFSS 2024 afin “d’améliorer la qualité et l’efficacité des soins de santé en France”. C’est le cas d’un collectif d’élus de tous bords et de professionnels de santé dans une tribune publiée dans Libération ce 10 octobre sous l’égide du Pr Nicolas Authier.

Pourtant

Pourtant, hier, le Ministre de la Santé a confirmé que le cannabis médical ne serait pas inclus dans le PLFSS 2024. L’expérimentation prendra donc fin le 25 Mars 2024 et son utilisation ne sera pas généralisée.

Les quelques 2000 patients (sur les 3000 patients originellement prévus) qui ont eu la chance de rentrer dans l’expérimentation seront sauvés in extremis : ils devraient pouvoir continuer à se soigner grâce au cannabis médical, de façon “compassionnelle” selon les dires du Ministre de la Santé, ce qui, en France, correspond à un concept plutôt flou et annonce donc un cadre qui sera encore extrêmement restrictif.

Alors que l’accès au cannabis médical est déjà approuvé au niveau national dans la majorité des pays de l’union européenne (20 sur 28) et ce, pour certains, depuis de nombreuses années, le gouvernement se cache derrière l’absence de la mise sur le marché de médicaments contenant du cannabis à l’échelle européenne pour expliquer le refus de le généraliser son utilisation en France.

Un combat gagné par le camp prohibitionniste ?

La pression du Ministère de l’Intérieur et de la MILDECA a été trop forte. Le cannabis ne sera toujours pas présenté sous son jour favorable et ce même pour son usage médical. Cette image ne colle sûrement pas au récit de l’actuelle “guerre à la drogue” menée à grand coup de communications dignes des années 80 par le gouvernement et ses alliés politiques, Gérald Darmanin en tête.

Nous déplorons les impacts immédiats et prolongés de cette stratégie d’un second mandat fatigué, qui non seulement entérine les problèmes sécuritaires, mais étouffe des arguments justes et avérés en faveur du cannabis médical. Des arguments prônés par la société française dans son ensemble (élus, professionnels de santé, citoyens), d’un point de vue sanitaire comme économique.

Des malades sacrifiés

Alors que les personnes malades devraient pourtant être les premières bénéficiaires d’une forme de cannabis médical contenant du THC, c’est un minimum de 300.000 patients français rentrant dans les indications connues pour son usage thérapeutique qui se voient refuser une voie légale pour se soulager.

Malheureusement et une nouvelle fois, le gouvernement applique ce que l’on prévoyait, à savoir détruire toutes avancées significative d’une telle expérience, désirant user jusqu’au bout la carte “joker” de l’expérimentation française lorsque ses représentants sont interrogés par le peu de médias qui osent s’aventurer sur cette question.

Raison de plus de soutenir une association qui se bat pour faire reconnaître tous les usages du chanvre, qu’ils soient industriels, médicaux ou hédonistes.

Les principales associations de patients Français et leurs représentants actuels :

Pour aller plus loin :